Le reflux gastro-œsophagien

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Qu'est-ce que le reflux gastro-œsophagien (RGO) ?

Les reflux gastro-œsophagiens sont des remontées intermittentes en quantité anormale de liquide gastrique acide en situation œsophagienne. Environ 30 à 40% de la population éprouvent des symptômes de RGO avec une intensité très variable, mais moins d’ 1/3 d’entre eux consultent un médecin.

Reflux gastrique : physiopathologie

Le RGO est lié à une diminution de la fonction de la continence cardiale (jonction œsogastrique) soit par faible pression du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO), soit par augmentation de la pression gastrique ou retard à l’évacuation gastrique, mais surtout par relaxations anormalement fréquentes et transitoires du SIO.

La hernie hiatale est un facteur favorisant. D’autres facteurs favorisent la stase œsophagienne après reflux (position couchée, insuffisance de la motricité œsophagienne, diminution de la résistance tissulaire œsophagienne favorisant l’œsophagite -dénutrition, hypoxie chronique, alcoolisme, AINS-).

Les reflux gastriques

Quels sont les symptômes des reflux gastro-œsophagiens ?

Typiquement, les patients se plaignent de pyrosis (brûlures acides ascendantes rétrosternales) post prandial ou en antéflexion (syndrome postural) et de régurgitations acides.

De façon plus atypiques, ils peuvent se plaindre de brûlures épigastriques isolées, de symptômes respiratoires (trachéite, toux, asthme), de symptômes O.R.L (pharyngite, laryngite), de douleurs thoraciques pseudo-angineuses (à bilan cardiaque rigoureusement négatif).

Rarement, le RGO se révèle d’emblée par une complication : dysphagie (« accrochage rétrosternal » du bol alimentaire) révélatrice d’une sténose peptique (rétrécissement œsophagien dû à l’inflammation) ou d’une œsophagite sévère, hémorragies, endobrachyœsophage (EBO : transformation de la paroi œsophagienne, appelée métaplasie, avec des risques très rares de cancer œsophagien).

Reflux gastro-œsophagiens : quel diagnostic ?

Il est clinique et suffisant dans les formes mineures et occasionnelles.
L’endoscopie œso-gastroduodénale peut révéler des lésions œsophagiennes (œsophagite de gravité variable, avec au pire une sténose peptique, un endobrachyœsophage).
La pH-métrie de 24 heures peut aider au diagnostic en cas des symptômes atypiques, de symptômes sévères sans œsophagite, de formes résistantes au traitement médical.

Comment traiter les reflux gastriques ?

Traitement médical

Les règles hygiéno-diététiques ont une efficacité modérée sur les symptômes: surélévation de la tête du lit de 15 cm (traitement postural), suppression de l’alcool, diminution du volume des repas et des graisses alimentaires, régime amaigrissant en cas de surcharge pondérale.

 

Il existe plusieurs conseils diététiques à prendre en considération lorsqu’on est concerné par le RGO. Vous pouvez consulter le régime préconisé en cliquant ici.

Les médicaments

Les antiacides sont des agents neutralisants à courte durée d’action (1 heure) ; les anti-sécrétoires (inhibiteurs des récepteurs H2 de l’histamine -anti-H2-, mais surtout actuellement les inhibiteurs de la pompe à proton -IPP-) constituent aujourd’hui le traitement essentiel.

Traitement chirurgical

Il agit par un renforcement du tonus du SIO, et une correction de la hernie hiatale ( Interventions de TOUPET ou de NISSEN par cœliochirurgie). Il doit être précédé d’une manométrie oesophagienne, pour ne pas méconnaitre un trouble moteur sévère oesophagien associé.

Les traitements thérapeutiques

  • En cas de syndrome clinique sans œsophagite, les règles hygiéno-diététiques, les anti-acides à la demande ou les IPP à petite dose en première intention sont aujourd’hui conseillés.
  • En cas de syndrome clinique avec œsophagite légère, les IPP à utiliser avec adaptation à la symptomatologie sont le meilleur choix thérapeutique, à dose standard pendant 4 à 6 semaines, puis en traitement d’entretien en fonction des symptômes et de leur fréquence. L’objectif thérapeutique est le contrôle des symptômes.
  • En cas de formes sévères avec œsophagites graves, les IPP à forte dose initialement, puis à dose adaptée à la symptomatologie clinique, sont utilisés. La surveillance endoscopique n’est nécessaire que pour les formes sévères (les endobrachyœsophages bénéficient d’une surveillance endoscopique tous les deux à 5 ans en fonction du contexte clinique).

Le traitement chirurgical est réservé aux échecs du traitement médical ou à la nécessité de maintenir un traitement médical pendant plusieurs années ; l’indication chirurgicale est alors portée le plus souvent après 4 à 5 ans d’évolution chez les malades contraints de suivre un traitement continu pour éviter les symptômes. Ils sont souvent eux-mêmes demandeurs de l’intervention, particulièrement si l’âge est jeune.

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